Le « S » du JAMES comme point d’orge de nos déconfinements ? Éloge de la « Souplesse »

gagner en souplesseExcès de travail oblige, la tortue confinée que je suis a dû ralentir la production des chroniques et même renoncer à quelques séances de James virtuels (j’implore le pitié des nos coachs  ! Je vous l’assure: je vais tout rattraper!).

Mais, déformation professionnelle oblige aussi, je n’ai pas pour autant arrêté de réfléchir ! Et la situation que nous vivons grâce à Virus-Corona m’en donne matière à profusion. En effet, en ce début de déconfinement, je me suis souvent demandée ce que finalement on attend de nous. Et je suis revenue souvent à méditer sur le « S » du JAMES. Et oui, car le « S » du JAMES fait référence à la Souplesse, et qu’il me semble que c’est justement de cela que nous avons besoin aujourd’hui, pour tenir face à la crise. Or, comme le répète souvent coach Eddy, c’est de souplesse qu’on manque le plus parce que c’est elle que l’on perd le plus vite si on ne l’entraîne pas. C’est à méditer.

Mais pourquoi la souplesse ?

Nous avons tous appris, en tortues bien coachées, que l’entretien de la souplesse est ce qu’il y a de plus précieux pour garder en forme notre corps : les muscles, les articulation et les tendons bénéficient tous de cette souplesse car elle nous permet de conserver l’amplitude et l’élasticité dans nos mouvements pendant longtemps, même en cette période de la vie (que je viens de franchir !) dans laquelle l’organisme, fatigué par l’âge, tend à s’encrasser et à se confiner de lui-même. Qui dit souplesse dit donc possibilité de pratiquer un mouvement ample et correct en conservant la mobilité au corps, mobilité qui tant contribue à garder longtemps jeunesse et performance. Notre amis Hubert pourrait nous en dire davantage!

Jauche 2017Or, que se passe-t-il si nous appliquons ce principe à toute notre vie, et donc non seulement à notre corps mais aussi à notre esprit  ? En vieillissant (comme moi), on s’aperçoit encore davantage à quel point l’esprit aussi a besoin d’entretenir sa souplesse pour ne pas s’encrasser. On oublie souvent que l’esprit aussi peut se rigidifier et perdre d’amplitude dans ses mouvements, sa raideur se constatant dans le fait de devenir aigri, grognons, pessimiste et renfermé sur lui-même. Nous savons tous que cette condition spirituelle ne rime pas avec joie et bonheur et nous la redoutons pour nous mêmes et pour ceux que nous aimons. Or si en tortues bien coachés (même en virtuel!!) nous savons qu’il faut entraîner notre souplesse corporelle, en va-t-il de même pour la souplesse de l'esprit ? Je n’en suis pas si certaine. Ce qui m’en fait douter est l’insistance avec laquelle, dans la crise actuelle, une majorité de gens demande à avoir plus de règles et bien précises, capables de statuer sur ce qu'on peut faire et pas faire en vue de nous protéger du risque sanitaire provoqué par la pandémie. Or, il est certes bon, voire nécessaire, de recevoir de règles en cette période de pandémie, et même il est nécessaire de les suivre, mais l’insistance avec laquelle on veut recevoir des précisions allant jusqu'à pouvoir statuer sur la situation particulière que je vis, me paraît inadéquate. On veut savoir, par exemple, pourquoi la règle de « quatre personnes toujours les mêmes », et puis pourquoi c’est quatre et pas cinq, ou encore on proteste parce que la règle ne tient pas compte des familles nombreuses ou recomposées, des colocataires non plus, etc. Parfois, on dirait que ces requêtes expriment plus la peur de se voir infliger une amende pour non respect de la règle que l’inquiétude de transmettre le virus par nos comportements erronés. On voudrait qu’on « impose » le port du masque et qu’on exclue des lieux publics ceux qui ne le portent pas en les sanctionnant, plutôt que d’assumer par un comportement responsable la juste protection des autres, conscient du respect que nous devons à tous. Et on pourrait continuer la liste. La volonté de disposer d’une règle précise qui nous mettrait à l’abri de la pandémie est devenue si courante dans notre société, qu'on en arrive à penser que notre sécurité dépend des autres (ceux qui imposent les règles) et que le seul moyen de nous protéger du risque tient au respect strict des règles imposées par les experts. Or, cela mine notre liberté et surtout notre responsabilité, comme on l’a vu au début du confinement. Et dans le cas où la règle ne peut pas être précise (et souvent elle ne doit pas l’être, car autrement elle perdrait son sens) nombreux sont ceux qui s’en trouvent perdus et qui commencent à la critiquer comme impossible à observer. La conséquence est qu'on en vient à la délaisser ou à la contourner pour éviter les sanctions. C’est là, me semble-t-il, l’exemple d’une rigidité d’esprit qui s’avère néfaste pour tous. Or, au contraire, qu’adviendrait-il si l’on comprenait la règle non comme ce qui doit être suivi à la lettre mais comme une balise générale, comprise et intégrée comme ce qui, dans chaque circonstance de notre vie, permet d’orienter notre comportement dans la direction du bien pour soi, pour les autres et pour l’environnement? Comme une balise, donc, qui stimule l'exercice de notre responsabilité d’hommes et de femmes dotés de capacité de réflexion et de jugement ? Devenant capable de respecter la règle en la déclinant constamment dans la situation concrète de notre vie, notre comportement pourrait devenir effectivement responsable devant ce qui est bon pour tous. On serait alors en mesure de prendre un risque calculé ou d’avoir une certaine liberté de choix et d’interprétation de la « règle » dans la situation dans laquelle nous nous trouvons ; capables d’assumer nos comportements en pleine conscience et non par crainte de la loi ou de la sanction. C’est cela – me semble-t-il – la nature d’un esprit souple, conscient d’agir en vue du bien de tous et agile dans la prise en compte de la « règle ». Un esprit ainsi entraîné à la souplesse peut faire ainsi preuve d’amplitude dans l’attitude qu’il tient envers soi et envers les autres et évoluer dans la rectitude d'un comportement qui protège et respecte soi et les autres.

Il me semble que c’est de cette souplesse qu’a besoin aujourd’hui la société pour se relever face à la crise. Le déconfinement aura du succès - et pourra être tenu sur le long terme - seulement si nous serons en mesure d’assouplir notre esprit pour le rendre capable d’assumer ses responsabilités face à notre lieu de vie. Autrement dit, si nous deviendrons capables de suivre les règles non par peur des sanctions ou de la contagion, mais dans la conviction qu'elles sont les balises qui nous sont données pour orienter nos comportements à ne vouloir que ce qui respecte et promeut le bien commun.

Bon déconfinement à tous et merci au JAMES…. de nous aider à faire du « S » le point d’orgue de nos exercices quotidiens.