Le « S » du JAMES comme point d’orge de nos déconfinements ? Éloge de la « Souplesse »
Excès de travail oblige, la tortue confinée que je suis a dû ralentir la production des chroniques et même renoncer à quelques séances de James virtuels (j’implore le pitié des nos coachs ! Je vous l’assure: je vais tout rattraper!).
Mais, déformation professionnelle oblige aussi, je n’ai pas pour autant arrêté de réfléchir ! Et la situation que nous vivons grâce à Virus-Corona m’en donne matière à profusion. En effet, en ce début de déconfinement, je me suis souvent demandée ce que finalement on attend de nous. Et je suis revenue souvent à méditer sur le « S » du JAMES. Et oui, car le « S » du JAMES fait référence à la Souplesse, et qu’il me semble que c’est justement de cela que nous avons besoin aujourd’hui, pour tenir face à la crise. Or, comme le répète souvent coach Eddy, c’est de souplesse qu’on manque le plus parce que c’est elle que l’on perd le plus vite si on ne l’entraîne pas. C’est à méditer.
Mais pourquoi la souplesse ?
Déconfinement avec prudence ? De nouveaux horizons s’ouvrent à nous !
Ce we ce fut celui de tous les espoirs et aussi… de toutes les surprises.
Vendredi 24 avril on a attendu longtemps la grande Sophie annoncer le déconfinement. Il était tard le soir quand elle a pris la parole, et c’est sans doute à cause de cela que nous avons mal compris ses consignes. Heureusement, dimanche 26 au soir (et lundi matin), depuis les ondes de la RTBF, la grande Béné (vraiment grande Béné!! merci !!) a remis les pendules à l’heure en annonçant, de façon on ne peut plus claire, les raisons qui doivent pousser nous tous à rester « prudents » ! Si j’ai bien compris, de cet air détendu et souriant que nous lui connaissons tous si bien, Bénédicte a expliqué à la TV – et à la radio - qu’on ne rigole pas avec ce coronavirus ! Alors, les tortues, qu’on se le dise : nous ne sommes pas près de nous revoir à 150 pour nos fractionnés sur la piste ! La vie d’avant, on peut l’oublier (du moins pendant un certain temps) ! Ah, pour ma part, c’est bien de s’entendre dire cela le jour de son anniversaire de 60 ans ! (Et oui ce WE je suis passée dans le groupe des 3x20 !). Car passer ce cap fait encore mieux comprendre la leçon : la vie d’avant, on peut l'oublier ! Et c’est presque rassurant de savoir que, pour le moment, cela est le lot de tous.
La Pandémie et le bien commun
Le philosophe Roger Pol-Droit affirmait récemment sur France Culture que la pandémie constitue « une expérience philosophique gigantesque », car elle « nous oblige à réfléchir à des choses que, d’habitude, nous ne voulions pas voir : la vulnérabilité de nos vies et de nos corps, le rapport étrange que nous avons entre notre solitude dans le confinement et la solidarité. Énormément de choses sont en train de bouger dans les têtes, ajoutait-il, alors que nous ne bougeons plus dans la réalité »1. Ce paradoxe entre l’immobilité à laquelle contraint le confinement et les changements auxquels nos têtes sont confrontées offre en effet matière à réflexion. J’accepte l’exercice en proposant ici deux considérations.
Coronavirus: nous sommes tous vulnérables
Jeudi soir, la tristesse m’a envahie en écoutant les dispositions proposées par le gouvernement face à la pandémie COVID-19. Mais en même temps, une conviction s’est affirmée en moi : ce temps inédit de «confinement » peut transformer en profondeur notre façon d’être, de penser et de vivre. Cette pandémie fait que nous ne serons jamais plus comme avant, disent certains. Oui, mais pourquoi ?
Quand l’argent fait l’unité
Dans son dernier essai (Trump, Puf, 2020), le philosophe Alain Badiou affirme que nous vivons aujourd’hui dans un système de « capitalisme global » où « ce qui fait l’unité de tout ce qui contient le monde est la circulation de l’argent ». Ce système étant reconnu, même par ceux qui le trouvent injuste, comme la seule possibilité pour aujourd’hui, il s’impose sans même plus avoir besoin de se justifier. Pour renverser ce système, Badiou affirme qu’il faudrait « une grande idée » rendant possible une action qui rassemblerait l’ensemble de la société.
La prudence, c'est bien plus que de l’hésitation, de la peur et de la méfiance
On ne compte plus, depuis quelques temps, les appels à la « prudence » : face aux intempéries ou aux épidémies, mais aussi face aux décisions politiques à prendre dans des matières aussi délicates que le budget, l’économie, le climat ou la sécurité sociale. En Belgique, c’est le contexte des négociations pour la formation d’un gouvernement fédéral qui suscite les appels à la « prudence »1. Bien que fort différentes dans leur objet, ces références à la prudence trouvent un commun dénominateur dans l’invitation à agir avec circonspection face à ce qui constitue une menace. La « prudence » est ainsi assimilée à une attitude habitée par l’hésitation, la peur, la méfiance voire la fermeture sur soi et c’est souvent ainsi, d’ailleurs, qu’elle est définie dans les dictionnaires2. Mais la « prudence » peut-elle se réduire à cette définition ?
A la veille de la fête de Pâques, regardons l’épreuve par ses effets !
Cela fait déjà 25 jours que nous vivons en "tortues" confinées (la "tortue" est le symbole du club de jogging duquel je fais partie. Cet article est inspiré par la vie du club en "confinement"). Si rien ne parvient à infléchir en nous le désir de relations sociales, de partage de beaux moments de jogging, de salle de sport, d’amitié, cela veut dire que nos restons des tortues résolument humaines, résistant à laisser que leur humanité soit détruite par un virus. Dans notre quotidien, la solidarité qui s’organise autour de nous, la créativité qui permet de trouver une et mille façon de surmonter l’isolement, témoignent, s’il le fallait, que l’homme est bien plus qu’une machine et qu’il peut se réinventer continuellement. C’est un constat merveilleux à l’heure où certains rêves transhumanistes laissent croire que l’espérance de l’humanité réside dans la « création » d’un « homme augmenté » par la technologie.
Ceci dit, autour de nous, le virus continue a semer la mort et le mal : par seulement le mal du confinement, mais aussi celui de la fermeture des écoles, de l’économie en déroute, de la récession qui menace la survie de la société en plongeant les travailleurs, les entrepreneurs, les commerçants dans le gouffre. Et pire encore, nous apercevons que le corps médical se bat contre un méchant virus avec des moyens souvent inadéquats, et que dans les maisons de repos nos pères, mères, grand-pères et grand-mères meurent dans de grandes souffrances et une solitude effrayante. C’est cela le mal : une injustice et un mystère à la fois, un scandale surtout !
Jour de confinement n° 17 : on est parti pour un marathon !
Aujourd’hui la plupart de tortues devait quitter le quai de Bruxelles-midi direction Paris et son majestueux marathon. En lieu et place de cela, certains sont au front de l’épidémie (n’oublions pas le travail merveilleux de nos médecins et infirmiers/ères!!) et tous les autres ont hérité d’un confinement qui nous prive même de nos entraînement communautaires. C’est pas réjouissant ! Et pourtant, tout n’est pas perdu !
La Libre affirmait il y a deux jours, en interviewant un spécialiste de psychologie sociale, que « nous sommes tous partis pour un marathon ! ». Et oui, Vincent Yzerbyt, professeur de Psychologie sociale et culturelle à l’UCLouvain, l’expliquait l’autre jour clairement dans la presse, en affirmant que la pandémie oblige tous à changer radicalement nos comportements et à le faire en acceptant que ce soit pour du long terme. Comme pour un marathon !
Depuis une semaine toute la Belgique vit au rythme de la « zone verte »
Nous en sommes au 9e jour du confinement strict. En bonnes tortues dociles, entraînées à suivre les consignes, nous nous sommes soumises aux contraintes, coûte que coûte. Et voilà que nous nous entraînons seules depuis quelques temps (!). Nous l’acceptons, parce que nous savons que c’est pour le bien de tous ! « Prenez soin de vous et des autres », nous dit-on à longueurs de journées. C’est vrai, nous le souhaitons ! Mais du coup, le temps s’est comme arrêté. Nous qui, pour la plupart, étions habitués à vivre nos journées en « zone orange » et pour certains même en « zone rouge », nous voici confinés en « zone verte » pratiquement tout le temps.