L'unité de l'Église
Aujourd'hui, la presse internationale fait état, parfois avec étonnement et scandale, de l'ordination de plusieurs prêtres dans la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Fraternité dont quatre évêques avaient été frappé d'excommunication latae sententiae, et dont celle-ci avait été levée par décret de la congrégation pour les évêques le 21 janvier 2009. Cette levé d'excommunication, qui a suscité un grand mouvement dans l'opinion publique, suite aussi aux propos négationnistes d'un des ces évêques, ne signifie pas la réhabilitation, et ne permet donc pas aux évêques d'exercer leur ministère épiscopal au sein de l'Église catholique. Elle est cependant un signe clair de la volonté du Pape d'entreprendre le chemin du dialogue et de la réconciliation.
Les ordinations de prêtres célébrées par des évêques sans fonction dans l’Église, quoique valides, sont « illégitimes » a fait savoir le Vatican. Illégitimes, c'est-à-dire illicites au regard du droit de l’Église. Il s'agit d'un acte de désobéissance et peut-être même d'un acte provocateur, témoignant d'un certain entêtement de la Fraternité (qui demande surtout de pouvoir se sentir non liée aux décisions du Concile Vatican II). C'est un arrêt sur le chemin de la réconciliation, mais le dialogue continue... Et si c'est ainsi ce n'est pas à cause des idées conservatrices que certains (et certaine presse !) attribuent au Pape, c'est à cause de l'attachement du Pasteur de l'Église de Rome au Christ, de qui l'Église nait ! Et qui l'a voulue Une, tout en s'entourant, déjà de son vivant, d'apôtres bien différents les uns des autres...
Ce même 29 juin, l'Église catholique fête ensemble saint Pierre et saint Paul, ses apôtres fondateurs, qui subirent tous deux le martyre dans la ville de Rome, où ils ont été ensevelis. Jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre. L'Église romaine, c'est l'Église de Pierre et de Paul, l'Église des témoins directs qui ont partagé la vie du Seigneur. Et en cela elle est à la tête de toutes les Églises... et porte une responsabilité toute spéciale de témoignage aux Églises du monde entier.
En 2008, le Pape Benoît XVI, le jour de la fête des saints Pierre et Paul, avait ouvert l'année Saint Paul, pour mettre à l'honneur cet apôtre dans l'Église universelle. L'année paulinienne se referme aujourd'hui, après nombreuses manifestations de toute sorte autour de la figure de ce grand apôtre et saint pas comme les autres. Un apôtre et un saint qui, le premier, a été invité à faire connaître la bonne nouvelle de l'évangile aux « gentils », à savoir les non juifs... les « différents » de l'époque.
En fêtant ensemble Pierre et Paul, ces deux apôtres si peu semblables par culture et tempérament, l'Église tient ainsi à témoigner que son unité ne se fait pas en gommant les différences, mais qu'au contraire, les différences, de tempéraments et de charismes, existent dans l'Église depuis toujours, et ne l'empêchent ni de grandir ni d'être Une seule Église.
Ce que Pierre et Paul témoignent ensemble, par le don de leur vie dans le martyre, c'est leur attachement au Christ... et c'est cet attachement sans doute qui pousse aujourd'hui encore les responsables de l'Église à tout faire afin que les différences restent une richesse et ne deviennent pas source de divisions et de blessures au cœur du peuple de Dieu....