Cinéma et Fragilité

Cinespi Club 2008-2009: un cinéma pas comme les autres

Né de la collaboration entre professeurs d’université et étudiants passionnés de cinéma et attachés à découvrir en profondeur la dimension spirituelle de l’existence dans tous ses aspects, Cinespi-club se veut comme un prolongement du Cinespi-Festival, dont le but est de mettre en lumière les liens exicinespi-ilestant entre cinéma et différentes formes de spiritualité.

Cinespi-club propose cette année un cycle de 4 films autour du thème la fragilité.

 

Programme :

Les films proposés au programme présentent la fragilité sous divers aspects (fragilité de corps, d’esprit, fragilité sociale, etc.). Ils pourront ainsi interpeller tout un chacun dans des situations différentes.

Les débats souhaitent recueillir ce questionnement et lui offrir un espace où s’exprimer.

Notre conviction est que l’éveil de ce questionnement contribue déjà à l’accueil de la fragilité et permet de l’apprivoiser, en commençant ainsi à en laisser découvrir la richesse et la fécondité, pour soi, pour les relations interpersonnelles et pour la construction de la société entière.

Mardi 2 décembre, La vie des autres, de Florian H. von Donnersmarck
Mardi 27 janvier : De lautre côté (de Fatih Akim)
Mardi 10 mars : My Architect (de Nathanael Kahn)
Mardi 21 avril : L
île  (de Pavel Lounguine)

Pourquoi la fragilité ?

La fragilité semble être une condition normale de l’existence humaine.

Souvent, les hommes se croient libres du fait qu’ils ignorent leurs chaînes. En réalité, c’est justement le fait de pouvoir reconnaître ses propres déterminations ce qui permet à l’homme de quitter une liberté imaginaire et impuissante pour accéder à une position où le destin n’est plus l’ennemi de la liberté. La reconnaissance de ces déterminations implique cependant la reconnaissance aussi d’une fragilité radicale de l’être. P. Ricoeur disait que la faillibilité de l’homme dépend du fait qu’il est le seul être qui devient conscient de la non coïncidence de lui-même avec lui-même.

Ainsi, si la fragilité est une condition normale de l’existence, le fait de l’assumer constitue un chemin pour s’humaniser.

Il est un fait cependant, que l’homme éprouve une certaine difficulté à se reconnaître fragile.  D’une part parce que la culture occidentale le pousse plutôt à embrasser le mythe de la toute puissance, lui faisant croire qu’il obtiendra reconnaissance et bonheur dans la mesure où il pourra être tout-puissant sur les objets de son désir. D’autre part, parce que l’acceptation de la fragilité implique l’acceptation d’une certaine souffrance, celle notamment liée à l’angoisse et à la peur de se perdre et de tout perdre, et d’un certain « vide » aussi. Or, cette souffrance peut détruire, conduisant jusqu’au désespoir.

D’une façon assez naturelle, l’homme se trouve ainsi face à une contradiction lourde de conséquences, positives et négatives, pour lui et pour la société: l’impossibilité d’accueillir sa propre fragilité et la nécessité de ne pas la nier. Comment assumer cette situation ? Comment éveiller l’homme à sa fragilité en le préservant de la peur de se perdre et de tout perdre ?

Le projet du cinéclub souhaite montrer que le cinéma s’est fait l’écho de cette contradiction et qu’il a cherché à la représenter, en contribuant ainsi à éveiller dans les spectateurs un « bon » questionnement à propos de sa fragilité et du désir d’être soi.