Haïti, le scandale du mal... et le don

Pour les renseignements sur les dons... allez tout de suite à la fin du document.

Nous avons tous dans les yeux et dans le coeur les terribles images de la souffrance du peuple de Haïti, frappé ce 12 janvier par un tremblement de terre sans pareil, qui a détruit la capitale du phaïtiays et fait des victimes dans chaque famille haïtienne, à tous niveaux de la société. L'Église de Haïti a aussi beaucoup souffert, en perdant son pasteur très aimé, l'archevêque de Port-au Prince. Face à une telle destruction, qui de plus se produit dans l'un de pays parmi les plus pauvres de la terre, une question surgit en nous: pourquoi?

Samedi je donnais cours à mes étudiants, un public d'adultes, intéressés à la philosophie. Le cours porte sur saint Augustin et sur sa manière d'aborder la question du mal et de la liberté . Une réaction est venue tout spontanément: si Dieu est bon et si sa création est bonne, pourquoi le mal? Pourquoi ce mal envers des « innocents » dans la tragédie d'Haïti?

Oui, bonne question! Pourquoi ce mal qui s'ajoute à celui que déjà les injustes répartitions de la richesse dans ce monde produisent chez certaines habitants de la terre? Et Dieu dans tout cela? S'il est Dieu et qu'il est tout-puissant, pourquoi permet-il cela?

Face à cette question, me revient à l'esprit le titre d'un livre dont je vous conseille la lecture, Le scandale du mal (Jean-François Maldamé, éd du Cerf, 2001). En effet, le mal est injustifiable. Il est et il doit rester un scandale. Toute tentative de donner une explication ou une justification au mal correspond de fait à une manière de le « rationaliser », de le mettre à distance pour feindre qu'il ne peut pas nous toucher... Or le mal nous touche et nous ébranle, jusqu'au désespoir parfois... L'ignorer (ou le rationaliser en le justifiant par la « faute » de quelqu'un) revient à le mettre de côté, sans pouvoir désamorcer dans notre coeur cette bombe à retardement qu'est le désespoir qui l'accompagne. Et Dieu en tout cela? Dieu, justement, il n'a pas fait semblant que le mal n'existe pas. Il s'est laissé toucher par le mal. Face au mal qu'il n'a pas accepté, Dieu est venu, et il s'est mis du côté des victimes. Il n'a pas fait de discours, ni cherché de « coupable»; il s'est simplement laissé toucher par le mal qu'il rencontrait. Il a pris sa place à côté des victimes, s'offrant en victime lui-même, jusqu'au don total de sa vie. Il nous a ainsi montré un chemin: si le mal est inacceptable et injustifiable, s'il est et il doit rester un scandale, le dernier mot sur la réalité n'est cependant pas la mort et le désespoir qu'il engendre, mais le choix de la vie et du don de soi. Autrement dit: la compassion pour les victimes.

Alors, face au « scandale » qu'est ce tremblement de terre en Haïti, face à la souffrance qui déborde toute imagination, je veux me situer comme je peux du côté des victimes, pour ne pas oublier que, où qu'il soit et de quelle nature qu'il soit, le mal est et reste inacceptable, et qu'il ne doit pas, qu'il ne peut pas, avoir le dernier mot.

Je suis touchée par l'élan de générosité que cette tragédie a éveillé en tant de gens: le don de soi, à tous les niveaux, peu importe s'il est grand ou petit, me semble la seule piste pour se tenir devant le mal, et la souffrance qu'il engendre, sans le nier ni se faire submerger par l'impuissance et le désespoir.

Voilà pourquoi je vais soutenir par un don les populations de Haïti ainsi  que les efforts des volontaires coopérants, pour que la recostruction de ce pays, ainsi que le renouvellement de mon coeur, se fassent dans la logique du don et dans l'espérance.

Personnellement, j'ai choisi l'action de Caritas, mais voici d'autres idées pour vos dons, si vous voulez en farei un à votre tour

  •  Caritas International: compte 000-0000041-41 avec la mention : « Haïti »
  • Le consortium belge pour les situations d'urgence HAITI-LAVI 12-12
  • ADT Quart Monde, qui a aussi des cooperants en Haïti.
  • AVSI, un organisme italien de coopération qui collabore depuis longtemps avec les populations en Haïti, notamment pour soutenir un projet de ferme agricole