Déconfinement avec prudence ? De nouveaux horizons s’ouvrent à nous !
Ce we ce fut celui de tous les espoirs et aussi… de toutes les surprises.
Vendredi 24 avril on a attendu longtemps la grande Sophie annoncer le déconfinement. Il était tard le soir quand elle a pris la parole, et c’est sans doute à cause de cela que nous avons mal compris ses consignes. Heureusement, dimanche 26 au soir (et lundi matin), depuis les ondes de la RTBF, la grande Béné (vraiment grande Béné!! merci !!) a remis les pendules à l’heure en annonçant, de façon on ne peut plus claire, les raisons qui doivent pousser nous tous à rester « prudents » ! Si j’ai bien compris, de cet air détendu et souriant que nous lui connaissons tous si bien, Bénédicte a expliqué à la TV – et à la radio - qu’on ne rigole pas avec ce coronavirus ! Alors, les tortues, qu’on se le dise : nous ne sommes pas près de nous revoir à 150 pour nos fractionnés sur la piste ! La vie d’avant, on peut l’oublier (du moins pendant un certain temps) ! Ah, pour ma part, c’est bien de s’entendre dire cela le jour de son anniversaire de 60 ans ! (Et oui ce WE je suis passée dans le groupe des 3x20 !). Car passer ce cap fait encore mieux comprendre la leçon : la vie d’avant, on peut l'oublier ! Et c’est presque rassurant de savoir que, pour le moment, cela est le lot de tous.
En faisant une mi-longue sortie avec « un ami » ce dimanche ( #Eric : c’est toujours le même, ainsi je reste dans les règles :D !), on se disait que cette crise nous oblige à changer d’horizon aussi bien temporel que spatial. En effet, pour ce qui est du temps, il s’est confiné avec nous : soit on en a trop et on s’ennuie, soit on en a trop peu, et le télétravail – parfois avec les enfants à la maison - ou la course contre la montre pour ceux qui sont appelés en première ligne à lutter contre le virus nous plongent dans une situation où les minutes sont englouties dans un flux continu qui nous force à ne plus rien percevoir que nos occupations. Concernant l’espace, c’est pareil : puisque nous sommes confinés à la maison, le périmètre de nos déplacements se réduit à nos quatre murs, au jardin, ou il s’étend maximum aux kms que nous pouvons parcourir à pieds ou à vélo, nous obligeant soit à nous sentir «emprisonnés » là où nous sommes confinés, soit à regarder plus en profondeur pour (re)trouver du neuf dans nos environnements habituels de "confinement".
Et voilà alors que de nouveaux horizons peuvent s'ouvrir à nous : les myosotis ou les pâquerettes qu’on frôle avec nos pieds, mais aussi les vaches, les chevaux ou les oiseaux qu’on rencontre en faisant du jogging, de la marche ou du vélo ; cet arbre tout particulier que je n’avais jamais remarqué, ou ce paysage à deux pas de chez moi que je n’avais jamais pris la peine d’observer pour en découvrir la beauté. Un ami (#Eric : cette fois ce n’est pas le même :D !) me disait avoir découvert de sentiers de balade incroyablement beaux autour de son habitation en cette période de confinement (et pourtant il n’habite pas à la campagne !). Et on peut aussi, du même coup, découvrir la valeur de minutes consacrés au silence, à la contemplation de la nature, à l’attention portée aux personnes et/ou aux plus petits détails qui nous entourent.
Certes, pour s’enrichir de ces découvertes il faut sans doute avoir un cœur « d’enfant » (ou de tortue peut-être !:D), disposé à accueillir ce qui s’offre à lui dans l’instant présent, sans presser ni le temps ni l’espace, sans se lamenter de ce qu’on n’a pas (la vie d’avant), et en s’ouvrant plutôt à ce qui est donné (la vie aujourd’hui, telle qu’elle est!). Certains spécialistes disent que cela s’appelle résilience. Je préfère parler de « nouveaux horizons » et imaginer que la « plasticité » du coeur, qui empêche à la rigidité de s’installer et qui permet à la vulnérabilité nous affectant de nous faire rebondir sans nous détruire, pourra ouvrir à nos existences confinées l'horizon de nouveaux paysages. Et si dans la vie d’avant nous étions (trop) occupés à courir derrière le temps et à nous croire invulnérables dans l’effort de posséder plus, peut être le nouvel horizon nous conduira plutôt à descendre en profondeur et à saisir, enfui au fond de notre coeur, cet espace bien précieux qui permettra de voir en chaque petite chose de la journée, même la moins « intéressante », une nouvelle opportunité ou une beauté à contempler.
Pour moi, aujourd’hui tortue sexagénaire (!!), cela constitue une incroyable source d’espoir me permettant de penser que je pourrai encore "bouger" longtemps (même si je compte sur le JAMES pour ne pas « déconfire » trop vite!).
Bon courage à tous pour ce début de déconfinement même s'il s’annonce prudent. Qu’il soit l’occasion pour rebondir et pas pour déconfire !